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(FRANCAIS) Une langue, c'est comme une voiture: histoire de la langue et des esprits malveillants au Maroc

La vie, c'est comme une dent; une langue, c'est comme une voiture.

(L'histoire de la langue et des esprits malveillants au Maroc)

 

 

I. En exergue.

Voici comment un génie de tous les genres créatifs décrit et définit la Vie:

 

La vie, c'est comme une dent,

D'abord, on n'y a pas pensé ;

On s'est contenté de mâcher.

Et puis, ça se gâte soudain.

Ça vous fait mal, et on y tient

Et on la soigne et les soucis …

Et pour qu'on soit vraiment guéri,

Il faut vous l'arracher, la vie

                              Boris Vian

 

II. De la nature et des aspects des choses:

Ses styles et ses formats changent, mais la rhétorique a toujours fasciné les gens depuis la nuit des temps, et continue bien sûr de le faire. Les gens préfèrent ses figures et ses boutades, non pas seulement comme éléments d'illustration, mais comme éléments de description, de diagnostic et d'analyse. Ils préfèrent aussi ses stratagèmes comme moyens d'argumentation et de conviction.

Puisque nous y sommes, et que j'ai personnellement toujours eu un faible d'enfance pour les systèmes mécaniques (v. Ici en ar. mar.), je ne me prive pas, pour une fois, et ne prive donc pas non plus ceux qui aiment l'imagerie, de parler ici de la langue comme d'une voiture, à la façon de la chanson de Patricia Kaas, 'Mon mec à moi' (v. Ici).

 

III. Une langue, c'est comme une voiture

Une langue, en tant que commodité utilitaire de l'homme, mais aussi en tant que signe extérieur d'appartenance sociale et/ou identitaire qu'on cherche à afficher, est tout à fait comparable à/(au moteur d') une voiture. Lorsque quelque chose ne va pas dans une voiture (elle marche moins bien, très peu ou pas du tout), ce n'est pas l'opinion d'un profane, que ma propre carrière professionnelle a fait mienne en fin de compte en matière de mécanique pratique, qui serait de quelque pertinence que ce soit. Tout le monde, dans ce cas, serait d'accord sur la vérité que seul l'examen d'un mécanicien est à même de faire le diagnostic.

Pour un mécanicien, une voiture, comme tout système, n'est pas une entité totale irréductible, une essence absolue (un trône divin par exemple), qui est ou n'est pas. Il s'agit plutôt d'un système d'agencement de plusieurs modules concrets intégrés. Entre autres: les modules d'allumage (batterie, bougies, contact, carburateur, etc.), de refroidissement, de transmission (courroie, boîte à vitesse, etc.), de control (volant, les deux trains et les deux freins), de puissance motrice (groupe: cylindres, segments, soupapes, culasse, etc.), etc. Les testes préliminaires du mécanicien le mènent droit à faire le diagnostic et à mettre le doit sur le module, ou la pièce de module, qui ne marche pas et qui affecte à cause de cela tout le système intégré.

 

Eh bien, une langue n'est pas non plus une entité absolue irréductible qui est ou n'est pas, à l'instar par exemple des concepts de Droit ou de Liberté, encore que ces concepts ont toujours eu des contenus spatiotemporels spécifiques. Elle est, elle aussi, un système de modules intégrés ayant chacun des sous-composants: elle a une phonologie, un lexique, une morphologie, une syntaxe, une puissance en fonction de ce dont elle est dépositaire et qu'elle véhicule comme culture et savoir. Elle a aussi, comme tout appareil, un mode d'emploi et des règles d'utilisation.

Ce n'est donc évidemment ni le savoir faire des mécaniciens, ni le savoir penser de sages qui s'y connaissent en matière des grandes questions éternelles de l'Homme sur l'Existence et le Néant, sur l'Etre et le Ne pas être, sur la Genèse, la Provenance et la Destinée de l'Homme, sur l'Identité et l'Aliénation, etc. qui sont à même de faire le diagnostic d'une langue là où ça ne marche pas bien ou que ça marche peu ou pas du tout, aussi bien en ce qui concerne sa faction interne, y compris sa puissance, qu'en ce qui concerne son mode d'emploi et ses règles d'utilisation dans ses domaines d'utilité ou de symbolisme.

Pour continuer ce parallélisme, la puissance d'un véhicule est fonction du nombre et du volume des cylindres de son moteur. Pour la langue, cela est fonction de l'effectif et de la nature (formelle/informelle, expressives/terminologiques, etc.) des termes de son lexique, de la puissance génératrice de nouveaux termes que possède sa morphologie, du degré de précision formelle de sa syntaxe et de ce dont elle est dépositaire et qu'elle véhicule comme culture et savoir. Toutes ces dimensions sont des entrées pour l'action et l'intervention de l'homme dans le cas de la langue, comme cela se fait dans le cas d'une voiture. C'est dans cette optique, et pour ce qui est de la puissance de la langue arabe plus précisément par exemple, que le levier 112 de la Charte National de l'Education et de la Formation recommande ce qui suit :

*     Le développement soutenu du système linguistique arabe, aux plans génératif, grammatical et lexical;

*     L'encouragement d'un mouvement de production et de traduction de haut niveau, afin d'assimiler les conquêtes scientifiques, technologiques et culturelles dans une langue arabe claire, tout en encourageant la composition, l'édition et l'exportation d'une production nationale de qualité;

*     La formation d'une élite de spécialistes maîtrisant les différents champs de la connaissance en langue arabe et dans plusieurs autres langues, y compris la formation de cadres pédagogiques supérieurs et moyens.

Mais encore une fois, ce n'est pas une affaire de profanes en la matière; ce n'est ni une affaire de mécaniciens, ni une affaire de fatwa de grands sages, et encore moins une affaire d'humeur d'une opinion publique profane.

 

C'est un médecin dentiste (et non pas un dermato) qui soigne ou arrache une dent, pour la remplacer éventuellement. Un mécanicien répare une voiture, etc.; et une autre espèce de gens de métiers (linguistes, sociolinguistes, psycholinguistes, psychopédagogues) ont seuls les compétences requises pour examiner, chacun selon son sous-domaine de compétence, les différents cas de figure et aspects relatifs à une langue, envisagé en elle-même ainsi que dans son usage. C'est à eux de faire le diagnostic, et c'est aux clients, les autorités publiques d'une société en l'occurrence dans ce cas, de mobiliser les moyens (de conviction politique et de mobilisation gestionnaire) pour intervenir là où il prescrit de le faire, et de la façon prescrite.

 

VI. Avertissement une fois que le coup est parti

Dans un ouvrage récent (محمد المدلاوي 2010: مقامات في اللغات والعقليات) qui est de type fiction comme le laisse comprendre le titre, l'auteur a pourtant commencé (pp 5-6) par un développement intellectuel, impressionnant de par l'envergure transdisciplinaire de ce qu'il embrasse en matière du fait linguistique, termes scientifiques et techniques à l'appui. Ce n'est qu'à la page 125 qu'il avoue au lecteur la pure nature d'Imposture Intellectuelle, selon les termes de Sokal et Bricmont (v. Ici) de ce passage-là, intentionnellement miné à titre de teste méchant. Eh bien, je refais la même chose ici en avouant que je n'accorde absolument aucune crédibilité à ce beau tableau symétrique que je viens de brosser du parallélisme entre une langue et une voiture. C'est de la perversion dévastatrice comme moyens de description des faits. C'est le plus court chemin pour pervertir la pensée. Les figures imagées de la rhétorique doivent restées confinées là où elles produisent de l'effet esthétique qui constitue leur fonction propre et leur raison d'être. Comparer la vie à une dent, à un estomac ou à un rein, à une rivière ou à un moulin, à l'agitation d'un souk maure ou à la routine de 'petits trous' du Poinçonneur des Lilas dans son 'grand trou' (v. Ici), tout cela, ou toute autre vue de l'esprit, est permis dans le domaine de la FICTION; car c'est BEAU. Ailleurs, et notamment dans les domaines de constats, de descriptions scientifiques et de diagnostics, comme par exemple le fait de décrire les rapports sociolinguistiques entre deux registres d'une langue en les comparant aux frictions et dissension entre une mère et sa fille mariée, comme le fait aujourd'hui l'un de nos sages pour le cas de l'arabe classique et l'arabe marocain en l'occurrence (v.Ici), cela n'est pas permis dans le domaine de la SCIENCE; car c'est FAUX. Quand le discours s'inscrit sur le plan du sérieux de l'anlyse descriptive et/ou explicative, une langue c'est une chose (i.e. c'est une Langue) et une voiture en est une autre (i.e. c'est une Voiture) et l'on n'est plus autorisé à parler des langues comme on parle des voitures, ni de deux registres d'une langue comme on parle des "frictions entre une mère et sa fille mariée". C'est faux de faire cela sur ce plan de la pensée parce qu'il y produit de la vraisemblance et y fait régner du non sens. Or la vraisemblance est plus catastrophiquement nocive pour les esprits et pour la société que le mensonge caractérisé. Descartes, qui a dénoncé avec tant de force la controverse comme cadre de recherche de la vérité, ainsi que les parallélismes, les comparaisons imagées et les boutades dont elle se sert comme éléments de description, d'argumentation et de conviction, ne s'est curieusement trompé que lorsqu'il s'est laissé lui-même entraîner dans ce format intellectuel, appliqué de son temps à l'ancien dogme aristotélicien en physique à savoir "la nature à horreur du vide". Il lança alors, en boutade assassine, au public et contre Pascal: "Si vide il peut y avoir dans la nature, ce ne serait que dans la tête de Pascal", et la foule applaudit, car c'est beau comme imagerie, sans ce soucier de chercher à savoir si ce n'était pas faux comme assertion scientifique.

 

 

VII Deux virus qui grippent le débat sur les langues au Maroc

 

Il y a d'abord ce type de 'communisme' et de 'collectivisme' des compétences et de savoir, dont les sujets interférant avec le socioculturel (langues, enseignement, formation, etc.) font facilement objet, et où imagerie et imposture intellectuelle constituent le chemin de 'bon sens' pour l'opinion profane. Et puis il y aussi un autre trait culturel qui complète le premier et l'amplifie, à savoir la culture de la théorie du complot. En ce qui concerne l'une des manifestations de ce dernier trait, au sujet de la question linguistique dans son rapport avec l'enseignement notamment, telle que cette question vient d'animer une controverse pathétique au Maroc, il y eut pourtant à l'origine ce qui suit (1 à 6):

 

(1)- Dans son discours du 20 août 1994, feu Hassan II dit en l'occurrence ceci (je traduis):

 

«Je dis qu'un mélange est un nécessaire, recommandé et indispensable, entre l'arabe et nos dialectes. Il est préférable pour moi d'entendre un enfant marocain faire le mélange entre l'arabe dialectal marocain [dit] darija ou le fusha [d'une part], et le tarifiyt, le tamazight ou le tashlhiyt [d'autre part] - ce qui est préférable et honorant pour moi, et je dis [même] plus immunitaire pour l'avenir - que d'entendre un enfant et ses parents communiquent en mélangeant l'arabe et avec le français ou l'espagnole. C'est pour quoi, nous réfléchissons, en matière de l'enseignement et de ses programmes, d'introduire l'enseignement des dialectes, sachant que ces dialectes ont pris part, de pair avec la langue-mère, la langue du Daad, la langue du Livre de Dieu subhaanahu wa ta3aalaa, la langue du Coran, à l'édification de notre histoire et de nos gloires». (écouter Ici

 

(2)- En l'an 2000, l'alinéa 61 de la Charte National d'Education et de Formation, qui a fait l'objet d'un consens national stipule (je souligne):

 

61. L'enseignement préscolaire et primaire visera la réalisation des objectifs généraux suivants :

a. garantir à tous les enfants marocains, dès le plus jeune âge possible, y compris en intégrant la partie avancée du préscolaire, le maximum d'égalité des chances de réussite dans leur vie scolaire et, par la suite, dans leur vie professionnelle ;

b. assurer, à tous, l'environnement et l'encadrement pédagogiques stimulants pour favoriser:

  1. le plein épanouissement de leurs potentialités ;
  2. l'appropriation des valeurs religieuses, éthiques, civiques et humaines essentielles pour devenir des citoyens fiers de leur identité et de leur patrimoine, conscients de leur histoire et socialement intégrés et actifs ;
  3. l'apprentissage des connaissances et aptitudes de compréhension et d'expression, en langue arabe, l'appui, si besoin est, sur les langues et dialectes régionaux ;
  4. la communication fonctionnelle dans une première langue, puis une deuxième langue étrangère objet du Levier 9 de la présente charte ;
  5. l'acquisition des savoirs fondamentaux et des capacités qui développent l'autonomie de l'apprenant ;
  6. la maîtrise des notions et des méthodes de réflexion, de communication, d'action et d'adaptation permettant d'être utile, productif, capable d'évoluer et de continuer à apprendre, la vie durant, en parfaite harmonie avec l'environnement national et mondial ;
  7. l'apprentissage d'habiletés techniques, professionnelles, sportives et artistiques de base, directement liées à l'environnement socio-économique de l'école.

Et le texte de la Charte de préciser dans sa conclusion que:

«La réforme du système d'éducation et de formation est à considérer comme une œuvre intégrée, ne pouvant souffrir ni parcellisation ni amputation» et de recommander «l'élaboration et adoption des textes législatifs et réglementaires nécessaires, conformément à la lettre et à l'esprit de cette charte, en leur accordant la priorité dans la discussion, l'approbation et l'exécution, et en accélérant les procédures suivies dans ce domaine».

(3)- En 2001, et dans la continuité, le dahir royal portant création de l'Institut Royal de la Culture Amazighe fut promulgué (v. Ici).

 

(4)- En 2002, toujours dans la continuité et

- Considérant les dispositions de la charte nationale d'éducation et de formation,

- Conscient de la nécessité pour le Royaume du Maroc de développer ses propres outils dans les domaines de l'enseignement, la formation et la recherche et de réaffirmer son rôle traditionnel en tant que promoteur de la langue arabe et du patrimoine linguistique et culturel marocain aux niveaux national, régional et international (…),

 

Le dahir royal portant création de l'Académie Mohammed VI pour la Langue Arabe fut promulgué (v. Ici). Entre autres mission, cette institution est chargé de :

1- veiller au développement du système grammatical, lexical et génératif de la langue arabe et réaliser, à cet effet, les recherches et études linguistiques nécessaires ;

2-  réaliser, pour le compte du secteur de l'éducation et de la formation en tous ses niveaux, les études et recherches visant à faciliter l'usage et la maîtrise de la langue arabe, à améliorer les programmes d'enseignement y relatifs, à développer les moyens didactiques la concernant et à contribuer à l'arabisation des programmes d'enseignement ;

 

(5)- En 2011, dans la même continuité des démarches vers l'établissement d'une cohérence de la politique linguistique et culturelle nationale, l'article 5 de la Constitution confirme et déclare la langue arabe et la langue amazighe comme langues officielles du Royaume. Il prévoit la promulgation d'«une loi organique [qui] définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue (l'amazighe), ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle». Et le même article d'ajouter:

«Il est créé un Conseil National des Langues et de la Culture marocaine, chargé notamment de la protection et du développement des langues arabe et amazighe et des diverses expressions culturelles marocaines, qui constituent un patrimoine authentique et une source d'inspiration contemporaine.(…). Une loi organique en détermine les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement.(…). L'Etat œuvre à la préservation du Hassani, en tant que partie intégrante de l'identité culturelle marocaine unie, ainsi qu'à la protection des parlers et des expressions culturelles pratiqués au Maroc. De même, il veille à la cohérence de la politique linguistique et culturelle nationale et à l'apprentissage et la maîtrise des langues étrangères les plus utilisées dans le monde»

 

Il s'agit donc d'une assez longue marche dans le vaste chantier de mette au point une véritable « cohérence de la politique linguistique et culturelle nationale»; et l'article-5 de la nouvelle constitution a encore et de nouveau fixé à toutes les parties concernées à titre officiel et civil de nouvelles échéances de court et de moyen termes dans le même sens (faire des propositions de lois organiques). Où en est-on donc en cela, deux ans et demi après? Rien de substantiel n'a pointé à l'horizon dans ce sens, sauf ce qui suit en 6:

 

VII Nos sages, nos mages et nos 'crocodiles'

(6)- Au moi de nov. 2013, et comme un pavé dans la mare stagnante, un mémorendum portant sur la langue d'enseignement élémentaire et préscolaire, appelant à reconnaître institutionnellement et systématiquement une fonction pédagogique à la langue mère du petit apprenant (v. (2)-c supra) et qui émane d'un colloque organisé par une partie civile, l'association Zakoura de Noureddine Ayouch en l'occurrence, a du coup réveillé des démons, qui crièrent au complot! Des crocodiles et des esprits malveillants conspirent "contre l'unité nationale pour la désintégrer", affiche-t-on à la une des journaux (يسعون إلى تقويض الوحدة الوطنية). La controverse de diversion et d'évacuation des vraies questions concrètes est lancée, caractérisée cette fois-ci paradoxalement par un estompement spectaculaire du vieux clivage classique qui s'opérait automatiquement en matière de tout ce qui a rapport à la question linguistique, entre les dualités de francophones/arabophones, modernistes/traditionnalistes, religieux/laïques. En plus de sa dimension socioculturelle particulière (peur collective d'affronter les problèmes), la controverse est idéologique, il est vrai, mais la contradiction idéologique principale se situe sur un plan qui transcende les langues particulières impliquées (arabe classique, français, darija, amazigh). Il s'agit d'une contradiction entre (i) un camp qui fait de l'outil linguistique, sous forme d'une langue donnée ou d'un registre donné de langue, une institution sociale qui réglemente la prise de la parole, codifie la réflexion et garantie ainsi à une élite restreinte, dans un secteur donné ou dans tous les secteurs, une notoriété particulière, voir une autorité exclusive, et d'autre part (ii) le camp qui prône, jusqu'ici dans la réserve du silence, la libéralisation de la réflexion, la démocratisation des canaux d'accès à la prise de parole à l'information et au savoir (v. IcI). La controverse, intellectuellement animée jusqu'ici d'un seul côté au Maroc, ne porte donc pas effectivement sur son prétendu objet déclencheur (la proposition d'institutionnaliser un rôle pédagogique à l'arabe marocain comme langue-passerelle dans l'enseignement élémentaire). Le plaidoyer le plus virulent, le plus long et le plus médiatisé dans cette controverse, celui d'Abdallah Laroui en l'occurrence (v. Ici), reconnaît bien la nécessité pédagogique de ce qu'il appelle "seuil minimum pour assurer la communication" à l'école. En se référent à ce qui se passe de fait sur le terrain hors de toute institutionnalisation et de toute formation pédagogique en la matière et comme un simple aspect de déviation, Laroui précise : "Ce seuil minimum existe bien et il est réalisé sur le terrain ; et même s'il n'existe pas, nous devons faire de sorte à ce qu'il soit effectivement implémenté sur le terrain" (al-Ahdath al-Maghribia 22 nov. 2013. p-11). Où est le problème alors ?

 

A la revue des étapes (1)-(5) ci-dessus, qui retracent le chemin continu parcouru depuis le discours de Hassan II en 1994 jusqu'à la Constitution de 2011, on se demande donc où se terrent ces terribles monstres, aquatiques ou des bas-fonds, que l'on dit qu'ils conspirent contre l'unité nationale? Et sous la peau de qui ou de Qui se déguisent-ils puisque cette fois-ci, francophones/arabophones, modernistes/traditionnalistes et religieux/laïques se sont ralliés les uns aux autres dans la même messe pour exorciser ces êtres maléfiques-là, que les uns reconnaissaient auparavant sous la peau les autres?

Cette fois-ci, je signe:

Mohamed Elmedlaoui. IURS /UM5S

 



16/12/2013
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