"Paix sur terre" oui, mais ... (à propos de ce qui se passe à Gaza)
"Paix sur terre" oui, mais … (à propos de ce qui
se passe à Gaza)
Mohamed Elmedlaoui 13 01 2009
Dans le cadre des avalanches de flux médiatique que déverse la
toile dans la fébrilité qui se saisit du monde suite à l’opération "Plomb
durci" de l'Armée israélienne à Gaza, je reçois le 6 janvier 2009 par
email une chaîne de diapo intitulé «Paix sur Terr» provenant successivement de deux chers amis
et collègues. Une séquence de textes débités sur fond d'une magnifique musique
de chœur et émaillés d'images de tout bord de la misère du monde. Ces textes
consistent pour l'essentiel en ceci:
- "Quelle est la raison pour laquelle nous sommes en faveur
de la Paix?", Et les diapos d'énumérer:
- Le monde libre risque de ne plus l'être. – La plupart des
dirigeants occidentaux ignorent le périlnazislamiste.
– L'Algérie ferme dix églises et traques les missionnaires. - Pendant que l'on subventionne les
mosquées en France, en Algérie on ferme les églises … et l'Algérie s'engage à
financer la GrandeMosquée de Marseille à hauteur de dix milliard
d'Euros. – Le ministre algérien des affaires religieuses au journal
l'Expression: "J'assimile l'évangélisation au terrorisme", alors
qu'il a trouvé normal en février dernier d'envoyer 29 imams et deux femmes
prédicatrices pour encadrer des mosquées en France. – Exigeons la réciprocité
aux pays musulmans où les autres cultes sont interdits. (…).
En épilogue, une dernière diapo multilingue où le terme pour "Paix" est affichés en une palette de langues:Paz, Pax, Peace, Pace, Frieden, Shanti, La paix, Ured, שלום (= Shalom), et d'autres comme le grec, les langues d'Extrême Orient, sauf السلام
Après avoir visionné les diapos, j'ai dû répondre sur le champ à mes deux correspondants en rajoutant d'abord la remarque suivante, sciemment en hébreu et en français, qui porte sur l'épilogue desdits diapos; elle est suivie du commentaire ci-après en français en hébreu et qui porte sur le contenu du texte des diapos.
Remarque sur l'épilogue
אני מוסיף עוד מילה אחת שהחתימה הרב-לשונית של ההשקופית
שחכה כשנראה, אף כי גם היה מילה מתקימת בעולם, לאמור :
Je rajoute un mot que
l'épilogue plurilingue qui conclut les diapos semble avoir oublié quoique
ce mot existe également sur notre Terre, à savoir celui
que j'affiche ici :
ســـــلام
Commentaire sur le texte
Je n'ai aucune sympathie pour
l'Islamisme militant, ni surtout pas pour
l'Islamisme jihadiste d'aujourd'hui, qui a maintenant envahi nos espaces
chez nous, qui a investi nos institutions et nos rues, et qui nous empêche,
en ce moment même (début janvier 2009), entre autre, de descendre dans la rue
pour dénoncer la logique du pire au Moyen Orient sans nous trouver sous les
bannières, les banderoles et les slogans réducteurs et destructeurs du Hamas
et du Hezbollah criant "mort au Juifs !", "L'Armée de Mohammad
sera de retour". Des slogans qui consacrent la présentation de la
tragédie du peuple palestinien pris en otage, en tant qu'un simple aspect d'une
vielle guerre de religions, en réponse à d'autres voix qui la présentent
également comme tel tout en lui superposant un autre aspect d'une guerre
planétaire récente entre terrorisme et antiterrorisme comme si la
question palestinienne ne datait que de 2001.
Je n'ai aucune sympathie non
plus pour cette culture de la haine qui s'exprime en termes laïcisant
mais qui découle, pour le fond, de la même source et irrigue les mêmes
bas-fonds. Et lorsque je m'adresse à ce dernier spectre de la pensée, je le
fais sans ambages en une langue arabe accessible aux intéressés, le dernier de
mes écrits dans ce sens étant affiché sur le même blog, OrBinah, à la page suivante:
https://orbinah.blog4ever.com/blog/lirarticle-162080-1051013.html
Ce nouveau format d’activisme, dit Islamisme, a investi nos propres espaces après avoir été incubé, bercé et entretenu pendant les années 70s 80s du 20e siècles en Europe (Londres, Bône, etc.), au USA, dans les territoires palestiniens où le Hamas précisément était encouragé à un certain moment par Israël pour discréditer l'autorité d'une OLP dont le nationalisme était pourtant laïcisant jusque là, ainsi que dans les régimes rétrogrades soutenus par les USA dans le Golf et au Pakistan notamment (y compris les moudjahiddines afghans de Hikmatyar et compagnie qui se sont mutés en Talibans de Ben Laden).
Rappelons, pour
circonstancier encore mieux les choses, que cette politique d'encouragement de
l'Islamisme en tant que force "contre-révolutionnaire" par le
Monde Libre (qui, selon les diapos «risque ne plus l'être» à cause du
"Nazislamisme") fit à l'époque une suite logique et complémentaire à
une autre politique antérieure de ce même Monde Libre, qui s'était acharnée
pendant les années 60s et 70s sur l'esprit du nationalisme tiers-mondiste et/ou
d’expériences démocratiques d’un certain Nkrumah (Ghana), Lumumba
(Congo), Ben Barka (Maroc), Allende (Chili), et avant eux sur l'expérience
démocratique de Mossadegh (Iran). Toutes ces expériences étaient vues comme
mouvements "révolutionnaires" qui menacent la mainmise du Monde Libre
sur les matières premières, le transfert sauvage de la main d'œuvre,
toutes à bon marché après les Indépendances.
Faut-il encore
rappeler, à titre anecdotique de détail dans ce sens (puisqu'il s'agit trop dans
ces diapos des attitudes de la
France et de l'Algérie vis-à-vis
de l'islamisme et de l'évangélisation respectivement) que c'étaient des
hommes du Groupe
d'Intervention de la Gendarmerie Nationale, qui, en novembre 1979,
s'envolèrent à la rescousse du régime saoudien pour déloger les rebelles
des tribus Qahtanis et Otaïbis qui avaient pris la Grande Mosquée de la
Mecque d'où ils annonçaient la
fin de ce régime. Uun régime qui, venant alors d'être dopé de la manne
pétrolière suite au choc pétrolier de 1973, commençait déjà à en profiter,
notamment pour lancer son offensive culturelle wahhabite. Il séduit une
bonne partie de l'élite intellectuelle arabophone chez nous grâce à ses
largesses, draine des promotions d'étudiants grâce à son système de
bourses, pour nous les remettre peu après en une armée de faux docteurs
qui investissent l'université et les mosquées à la fois, pour y encadrer
d'autres gens. Il inonde à coup de dons généreux ou à prix de camouflage nos
bibliothèques, librairies et salons, de la littérature desdits "livres
jaunes" afin de faire face à l'esprit dit "progressiste" de l’époque
et pour supplanter la pensée de la
Nahda ("renaissance")
dont l'un des symbole, Taha Hussein, venait de décéder (1973).
Faut-il aussi
rappeler, s’agissant des calculs islamistes de la France, qu'un an avant la
"révolution" iranienne, le QG du régime des mollahs lors de la
préparation du renversement du Shah d'Iran était à Neauphle le Château dans la région parisienne d'où
Khomeiny exportait ses cassettes condamnant la démocratie moderne et la paix
au Moyen Orient et appelant à la guerre sainte? Et les leaders islamistes
qui ont déstabilisé l'Algérie actuelle et toute la région au point que son
ministre actuel se sente obligé de proférer les bêtises que lui prêtent les
diapos et d'entrer en compétition pour encadrer les mosquées en France; ces
leaders-là du FIS algérien avaient leurs états majors en Allemagne et aux
USA. Cela s'appelle les jeux d'intérêts des grands selon la conjoncture;
mais nous en font les frais maintenant chez nous.
Malgré tout
cela, je suis d'accord sur le plan intellectuel (et non sur le plan de la
gestion politique de l'Etat) sur le constat des faits de l'état actuel que
relatent les diapos "Paix sur Terre". Je suis également d’accord
sur leurs significations ainsi que sur les conclusions tirées en ce qui
concerne la logique intellectuelle d'une parité sur le plan de la liberté
des "échanges confessionnels et de culte" (activité missionnaire),
à condition tout de même que le sacro-saint principe de liberté d'échange
socio-économique, culturel et de mouvement d'individus, qui relève
effectivement du domaine de la gestion des Etats, ne continue plus dans un
seul sens : du Nord au Sud, en érigeant des barricade face au produits du
Sud, à ses cultures et à ses habitants.
Je ne suis,
par contre, absolument pas d'accord sur l'amalgame et l'équivalence que
véhicule le titre lapidaire et incendiaire, pour ne pas dire assassin, à
savoir le "Nazislamisme", donné comme titre annonciateur
de la couleur du contenu des diapos.
S’il a effectivement
équivalence entre Nazisme d’une part et Islamisme actuel avec toutes
couleurs d’autre part, sur le plan du contexte historique, des faits concrets
ainsi que de philosophie de fond de ces deux phénomènes, le terme "négationnisme"
n'aurait alors plus de substance; ou serait stéréotypée en utilisation
pour ne plus concerner que certaines propos et déclarations fracassantes telles
que celles d'un Jean Mari Le Pen du FN et compagnie, des propos que les
références des textes des diapos trahissent d'ailleurs d'une façon flagrante
d'après la références obsessionnelle à l'Algérie notamment, dont je ne
cautionne d'ailleurs pas du tout ici la politique. Pour un esprit averti, une
belle mélodie distillée par les voix des chœurs les plus angéliques, comme
c'est le cas dans ces diapos, ne peut aucunement camoufler la nature
assassine du verbe, car "Au commencement était le verbe".
Les diapos
"Paix sur Terre" dans le contexte du "Plomb Durci"
Pour ce qui
est du fait d'emprunter ce discours plus tôt d'un FN pour le fond, de s'en
servir conjoncturellement en le faisant circuler juste maintenant (début
janvier 2009) dans le contexte de ce qui se passe à au Moyen Orient, cela me
fait penser à une attitude que j'ai cru jusqu'ici être l'apanage exclusif
de ma culture environnante, à savoir: lorsqu'on demande à quelqu'un: "pourquoi
avez-vous perpétré ce mal (ou
commis cette infraction)?", on a souvent tendance à répondre: "Vous
ne voyez pas que je ne suis le seul; l'autre en face en a fait autant avant moi".
D'autre part, un proverbe en arabe marocain dit taht SSem3a ; 3ellqu lhejjam ! ("Le minaret s'est écrouler,
alors pendez le barbier !").
C'est pour
dire que le fond de l'affaire dans le contexte actuel où l'on se complait à
emprunter au FN son discours, est que le peuple palestinien vit sous
l'occupation depuis plusieurs générations, chaque génération portant les
stigmas de l'horreur, de la déterritorialisation, et de l'humiliation au
quotidien, faute d'un Etat souverain viable territorialement et
socio-économiquement à côté de l'Etat d'Israël et de tous les Etats de
la région.
Auparavant, on
cachait le fond du problème par les folies des discours du nationalisme
arabe de la génération de Nasser et compagnie, qui se justifiait
politiquement en jurant de "libérer la
Palestine , toute la Palestine", en jetant
simplement les Juifs dans la mer, d’ailleurs non pas pour que le peuple
palestinien chassé de chez lui recouvre ces territoire dans la souveraineté,
mais pour instaurer une nation panarabe unifiée du Golf à l'Atlantique sous
la bannière de celui qui gagne d'entre deux rivaux, le Nassérisme et le
Baasisme. Pour les
nouvelles incarnations de ces régimes la tragédie de Gaza n'est plus aujourd’hui
qu'une arène macabre où le sunnisme proaméricain, Arabie Saoudite et Egypte en
tête, cherche à se protéger face aux menaces du chiisme de
l'Iran, renforcé par la politique américain en Iraq.
On a également
longtemps caché le fond du problème, en parallèle à ce qui précède, par la
tâche que se sont arrogée certaines parties internationales, dont Israël et les
USA, de faire face durant la
Guerre Froide au péril
rouge (soviétisme) que représenterait dans la région le Front de George
Habach et/ou au péril jaune (maoïsme) du Front de Nayef Hawatman. Ces périls
existaient, peut être effectivement, à l'échelle mondiale et menaçaient la
démocratie et la liberté si l'on se place sur le plan stratégique mondial. Aujourd'hui
également, il n’y a qu’un esprit tordu qui nierait l'éminence d'un péril vert
de l'Islamisme jihadiste non pas seulement contre Israël, comme les gens qui
se servent aujourd'hui de ces diapos semblent vouloir le faire croire et le
capitaliser politiquement, mais contre la liberté et la paix dans le
monde entier. Mais, en aucun cas cela ne saurait escamoter le fait
que le problème palestinien est toujours là au fond; et qu'en plus,
depuis que la cause palestinienne a cessé de servir aux régimes arabes de
cache misère au moment où ils promettaient de jeter les Israéliens à la mer
pour instaurer la nation panarabe du Golf à l'Océan, rien n'a été fait pour
aider les palestiniens à renouer avec l'espoir en leur permettant
d'entrevoir notamment les lueurs des "dividendes" d'une paix à
laquelle ils ont fini par croire dans la douleur à un certain moment comme
l'ont traduit les accords de Madrid et d'Oslo qu'on a systématiquement
torpillés depuis.
Sur le plan
politique, on a torpillé ces accords en désavouant notamment deux principaux
artisans qui ont jeté les bases de cette lueur de paix qui a tourné en mirage.
On a désavoué le brave Itzhak Rabin en cautionnant son assassinat par
un large vote qui porta son camp adverse au pouvoir immédiatement après
son assassinat, donnant ainsi à ce régicide une dimension collective
qui traduit l'esprit prépondérant d'une société endo-démocratique dont les
dirigeants et la majorité des faiseurs d'opinion semblent avoir peur de la
paix ou sont, tout au moins, aveuglés par l'opportunisme électoraliste
des gains de la politique du court terme dont ils se trouvent prisonniers à
perpétuité, au détriment des principes d'une politique de long terme, à
supposer que celle-ci rime dans leurs esprits avec le véritable bien des
Israéliens eux-mêmes. Or, par la force de l’histoire, de la géographie, de la
démographie et de la donne géopolitique internationale et régionale, ce bien
est indissociable de celui des Palestiniens et des peuples de la région.
Sur le plan
tactique, ce torpillage fut accompli depuis, à travers une série concertée et
cohérente de faits: discrédit systématique permanent de l'Autorité
palestinienne incarnée d'abord dans la personne du leader feu Yasser
Arafat, deuxième artisan des accords, et par la suite dans la personne du
président Mahmoud Abbas, réduit par ce qui se passe actuellement à l'image d'un
"collabo" comme le crient d’ailleurs les slogans aujourd'hui dans nos
rues. Ce torpillage s'est fait aussi notamment à travers une folle
accélération paradoxale, en temps de trêve, de la colonisation
et du démembrement territorial systématique de la géographie palestinienne,
avec destruction "légale" de maisons, construction de murs
de séparation, et, par-dessus tout, une campagne électoraliste de
surenchère religieuse d'un Ariel Sharon (que son Créateur vienne à sa
délivrance!) sur l'Esplanade des Mosquées (Mont du Temple), sans parler des fouilles
"de routine" et de creux de tunnels sous les lieux saints de l'Islam,
ni de l'intransigeance obstructive et saboteuse politicienne sur la question de
Jérusalem-Est, ni des incursions répétées dans les territoires de l'Autorité
palestinienne, ni des rafles de "prisonniers" et d'assassinats ciblés
de leaders à commencer par l'attentat terroriste d'Etat contre le dirigeant du
Hamas, Khaled Mishâal dans la capitale jordanienne en pleine euphorie du
mirage de la paix (29 sept. 1997). Tout cela fut couronné par une
évacuation calculée unilatérale de Gaza, où en refusant de la conclure
en commun accord et de concert avec l’Autorité palestinienne, Israël a
donné un coup de grâce à cette Autorité et a fait le lit du Hamas en tant qu’anti-état.
En conclusion
tout a été mis en œuvre, en fin de compte, de sorte à ne donner raison qu'à
ceux, parmi les palestiniens notamment, qui ne croyaient pas, ou ne
croient plus à la paix, et de sorte à recadrer le problème en
l'inscrivant dans le cadre d'une prétendue vielle guerre de religions et d'une
récente confrontation entre le Bien et le Mal qu'incarnerait les deux axes
du terrorisme et de l'antiterrorisme, renforçant ainsi de nouveau les ennemis
de la véritable paix sur terre et non dans les cieux, au détriment de
ceux qui s'en sont convaincus une fois au prix d'une longue expérience amère et
tragique qui ne fait que continuer sous nos yeux en ce moment même. Ce moment
même, où l'on œuvre pourtant, en fait, non pour éradique le Hamas
de Gaza, mais pour y faire son lit et étendre son influence à la
Cisjordanie.
Il se peut qu’Israël
finit, encore une fois suite à ce qui se passe à Gaza, par marquer des
points sur le terrain face à l’Autorité palestinienne et au Palestiniens
dans leur ensemble, en procédant notamment à un énième cesser le feu
qui n'aurait pour résultat dans le meilleur des cas qu'une négociation
ultérieure avec le Hamas de l'arrêt des roquettes, de l’étanchéisation des
frontières avec l'Egypte, et d'une réouverture sporadique des points de
passage. En somme, un retour au statut quo avec une consécration du
Hamas comme partenaire à côté ou en face de l'Autorité Palestinienne.
Comptant cela comme des points marqués sur le plan politique face à l’unité du peuple
palestinien, les responsables israéliens risquent cette fois-ci, par leur
campagne électorale armée meurtrière appelée Plomb Durci, de porter un coup fatal
à la chance de l'Etat d'Israël de remplir la fonction de résoudre un problème
historique même au prix de ce qui a été consenti du côté palestinien durant
60 ans. Ils n'auraient ainsi pas seulement lancé dans les Territoires
Palestiniens et alentours les bases d'une nouvelle génération de plus,
qui n'aurait que les sentiments de frustration et de haine comme fond de
mémoire. Ils risquent d’émousser une éthique et un état d’esprit. Les
nouvelles générations de l'opinion internationale, et surtout occidentale,
hantée qu'elle est jusqu'ici par sa tradition de pogromes couronnés par le
souvenir de l'Holocauste, auraient elles-mêmes du mal à continuer à justifier
l'injustifiable sous le seul poids de ses remords vis-à-vis des
mauvais souvenirs du passé ? Des mécanismes psycho-intellectuels de
négationnisme de toutes sortes, ne risquent-ils pas de s’enclencher et de
prendre des ampleurs inquiétantes à l'avenir, comme moyens irrationnels de
libérer la conscience de cette opinion vis-à-vis de ce qui se passe au
présent? A titre indicatif, chez nous, seuls ceux qui connaissent les écrits
d'un A.R. Benchemsi, directeur de l'hébdo marocain TelQuel seraient à même de mesurer
l'étendue du séisme que ce Plomb Durci aurait provoqué dans la
tête de ce jeun journaliste pour qu'il en arrive dans son édito (n° 55. 10
janvier 09) à dire ceci "Israël a
démontré l'étendue de sa barbarie. Le parallèle entre les Nazis et les
Sionistes, comme dans certains milieux, m'a toujours mis mal à l'aise. Mais
depuis le déclenchement de la dernière offensive contre Gaza, j'avoue, en toute
honêteté, être troublé ...". Ainsi,
à l'irrationnel raccourci de "Nazislamisme", répond celui de "Nazisionisme".
Addenda (11 fév. 2009)
Enfin, cette guerre a eu des résultats dans le sens classique de la politique israélienne: elle n'a pas mis fin au Hamas; au contraire, elle a réussi à en faire le partenaire incontournable au niveau régional (médiation de l'Egypte pour négocier une trêve) sinon international. Elle n'a pas mis un terme aux fameux tires de roquettes par lesquels le même Hamas contribua, après le cesser le feu, à la campagne électoral israélienne, et a remporté victoire dans le sens qui l'arrange, à savoir rallier les petites kipas au gros chapeaux noirs dans la politique israélienne, i.e. hâter la montée de l'extrême droite israélienne, qui l'aiderait à enterrer le moribond processus de paix avant même la mort de l'auteur de sa dernière édition. En flirtant avec les slogans de l'extrême droite d’Avigdor Liebermann, courtisé par toute la classe politique israélienne, qui fait tout, de son côté, pour rallier les petites barbes aux barbes gigantesques dans l’autre camp, la société israélienne tétanisée par le culte du discours de la peur, a choisi à travers son vote plutôt psychologique que politique, de "hamassiser" non plus seulement la Cisjordanie, mais aussi les Arabes israéliens qui, malgré leurs efforts d'intégration dans la mesure où le leur permet la loi et la politique contrairement aux Noteri Karta par exemple, deviennent des accusés qui devraient à l'avenir prouver leur innocence en jurant solennellement leur loyauté. Chaque partie œuvrant ainsi pour promouvoir son antithèse en tant que propre raison d'être, il est difficile de savoir qui prépare enfin de compte la perte de qui? Car parfois : tel est pris qui croit prendre?
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