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(En français) Trois syncrétismes culturels au Maroc : Bamghar-Bachikh, Mimouna et danse des Beni Gorfète

Trois spécimens de syncrétisme culturel au Maroc

(Ba-Mghar / Ba-Cheikh / Imaâchar, Mimouna et Rêve de Joseph)

Par

Mohamed Elmedlaoui. IURS / Université Mohammed V de Rabat

Présenté au colloque

Amazighité : symbole de la symbiose culturelle et de tolérance religieuse

Organisé à Tanger (10-11 janvier 2020) par l’Association Sanhaja-Sraîr

 

 

0-  Introduction

Pendant longtemps, mal connu, et peu reconnu pour le peu qu’une minorité en connaît,[i] le composant hébraïque de la culture marocaine vient d’être consacré par la Constitution du Royaume du Maroc. Cette consécration fut, entre autres facteurs du développements de la pensée marocaine, un des fruits de l’action de formation et de recherche de trois générations d’académiciens, hommes et femmes, qui disposent aujourd’hui de l’outil d’accès direct aux éléments de ce composant, à savoir la langue hébraïque, le judéo-arabe et leurs différentes graphies (le Carré et le Rashi en particulier).

 

Pour ce qui est du concept "Culture" lui-même, on cite souvent une définition de type informel et anecdotique, mais qui demeure suggestive et significative. Elle consiste à dire que «La culture est ce qui reste lorsque la mémoire à tout oublié". Il reste notamment: la légende, le mythe et les rites. Ce sont des formats qui se prêtent bien aux procédés de syncrétisme au fil des générations pour traverser les méandres des changements des cadres formels rigides de la pensée des groupes dans l’Histoire. D’où le fait que l’un des premiers ouvrages à essayer d’explorer le terrain friche dudit composant hébraïque porte le titre de "Bereberes y Hebreos en Marruecos: sus orígenes, según las leyendas, tradiciones y fuentes hebraicas antiguas" (Abraham Laredo 1954). Et d’où, par conséquent, la pertinence d’explorer, à travers le pays, les différentes manifestations de forme des représentations carnavalesques, dites selon les régions: "Ba-Cheikh" ( Rif) "Ba-Mghar" (Souss) ou "Imaâchar n-tudayt" (Goulmima) en plus des formes de la fête de Mimouna.

 

Etant donné l’énormité du terrain, je me limite ici dans mon exposé à trois formats de représentation de ce type, non pas pour donner d’emblée des analyses d’interprétation, mais juste pour signaler les choses et soulever des questions. Il s’agit des traditions: 1- Ba-Cheikh/Ba-Mhgar/Imaâchar, 2- Lalla Mimouna et 3- la danse rituelle agraire des Beni Gorfète.

 

1- La tradition de Ba-Mghar / Ba-Cheikh / Imaâchar

Il y a une fête juive aux éléments de mascarade, la fête des Pourim (début de l’année persane au printemps). Cette fête est entrée en syncrétisme au Maroc avec d’autres formes du folklore marocain en général. Il s’agit plus particulièrement de la forme bien structurée dans les régions berbérophones du Souss, du Nord et de l’Est, sous forme d’un théâtre-mascarade. Une manifestation théâtrale carnavalesque berbérophone qui s’appelle, selon les localités, Ba-Mghar, Imaâshar, udayn n-tmashurt, iSwabn, ou Ba-Cheikh.

L’originalité de ce carnaval est qu’il est l’incarnation même du syncrétisme interculturel: alors que son cycle annuel de nos temps est associé, par endroits, au calendrier religieux musulman (peut être même shiite), à savoir  la fête religieuse du mois Achoura, ses manifestations théâtrales, plastiques ainsi que ses propos discursives, n’ont rien à voir avec la religion en général; et plusieurs autorités musulmanes orthodoxes y voient même des écarts plus ou moins ‘condamnables’ selon l’esprit de l’époque, du point de vue de la religion musulmane.

En plus de cela, quel que soit la diversité de la forme et des propos tenus par les participants/acteurs, selon les localités, la constante de ce théâtre-mascarade est de faire (surtout dans le Sous et à l’Est) la part du lion aux personnages juifs avec des prénoms juifs (SmihaMoshe, Haïm, Dawid), à tel point que le carnaval s’appelle, par endroits, ‘udayn n-tmâshurt’ ("Les Juifs de l’Ashura"), et ce encore aujourd’hui, plus d’un demi siècle après que le Maroc rural profond ait été vidés de ses communautés juives.[ii]

En ce qui concerne les appellations, il est intéressant de signaler un fait au sujet de la relation entre Ba-Mghar et Ba-Cheikh. Il est de tradition en hagiographie arabe et hébraïque, dans les champs de la toponymie et de l’onomastique marocaines de traduire le sens lexical d’un vocable (ex. /Imi n-Ugadir/ à فُــمّ الحصن"" ; /Ighil n-Tamuda/ à "دراع الحلّوف") au lieu d’en naturaliser seulement la morphologie et la phonétique (ex. Sanhaja [صنهاجة]  pour Iznagn).[iii]

 

Ainsi, l’appellation arabisée, Ba-Cheikh, n’est qu’une traduction calquée sur l’appellation amazighe/berbère: Ba-Maghar, avec le sens lexical amazigh du titre social /amghar/ "Ancien, chef-patriarche". Ce titre fut porté par beaucoup de personnages historique du Maroc, dont par exemple le chef mystique, Moulay Abdella Amghar, pour qui le titre est reste inchangé, ainsi que le sultan saadien, Moulay Mouhmmad Amghar, pour qui le titre fut traduit sous forme de Mohammed Cheikh.

Dans ce sens de traduction de vocables onomastiques, beaucoup de paronymes et d’ethnonymes sont vidés de leurs charges socioculturelles de départ. A titre d’exemple: "Ggw-Umghar" (équivalent de /Ben Zaqen/  בן זקן "fils:sg. du chef-patriarche") ou /Ayt Umghar/ "fils:pl. du chef-patriarche", sont respectivement devenus "Ben Cheikh" (بن الشيخ) et "Ulad Cheikh" (أولاد الشيخ).

 

La structure syntagmatique du nom composé /Ba-Mghar/ provient en fait diachroniquement de /Baba Amghar/ (via /Bbwa Amghar/; /Bbwa/ étant une variante contractée de /Baba/), avec toute la sémantique ancienne associée au tire Baba ("père"/"Seigneur"). Cette sémantique tire sa source du fait que le tire /Baba/ est donné à la fois à "père géniteur" et à "Père-Seigneur" au sens religieux (sens notamment de la fameuse prière juive /Aviinu, Malkeinu/ אבינו מלכנו "Notre Père/Seigneur, notre Roi"). Ce titre a donné lieu à plusieurs formes de pléonasme, dont Baba-Rbbi et Sidi-Rbbi, deux appellations premières de base pour "Dieu" dans le lexique berbère, où le Nom Allah n’a pas fait sont entrée.[iv] Les gamins du Sous chantent toujours encore la comptine "Anzar, a Baba Rbbi" (/Anzar/, actuellement "pluie",  ayant été une divinité païenne berbère). L’appellation /Baba Rbbi/ pour Dieu est attestée dans plusieurs proverbes des Juifs de Taroudant (v. Joseph Chtrit 2009), et beaucoup de saint juifs porte le titre de /Rbbi X ou Baba Y (comme Rbbi Salé, Baba Sale, Baba Heqqi).

Enfin, sur le plan morphologique, /amghar/ n’est qu’un adjectif dérivé du verbe mghar/mqqur dont la forme participiale est /mqqur-n/. Cette dernière forme est à son tour partie constitutive du syntagme /Agllid Mqqurn/ "Roi August" qui est l’un des titres adjectivaux récurrents de Dieu en berbère/amazigh, évoqués dans la prière des ancienne générations berbérophones, même sous l’Islam. Ces différentes formes à base du verbe mgher/mqqur, une fois traduites en arabe sous forme de /cheikh/, perdent toute relation avec le réseau du champ sémantique qui vient d’être schématisé.

 

2-  La tradition de Lalla Mimouna

Dans ce paragraphe, je résume seulement (parfois sous forme d’extraits) un ancien texte de vulgarisation à moi, sur la fête de la Mimouna, célèbre pour être une fête typiquement caractéristique des communautés juives marocaines aujourd’hui à travers le monde. La célébration de Lalla Minmouna "Notre Dame Mimouna") sous différentes formes transcende pourtant, en réalité, les dimensions confessionnelles et traverse tout le tissu ethnoculturel du Maroc, du Nord au Sud, sous plusieurs appellations, dont l’appellation amazigh/berbère de Lalla Mimouna Tagnawt "Notre Dame Mimouna la Negresse").

 

Beaucoup de chercheurs se sont penchés sur les origines de cette fête et sur l’étymologie de son appellation (Yigal Bin Nun, Joseph Chitrit, David Guedj, Hanna Sharvit, etc.). En complémentarité avec la piste d’investigation de Yigal Bin Nun 2016,[v] et de la description vivante de Joseph Chitrit 2016,[vi] mais indépendamment des deux, un chercheur marocain, Mourad Jeddi 2016 (مراد جدّي), spécialiste en hagiographie du mysticisme populaire marocain, a réalisé un travail de fond bien fouillé et très documenté sous le titre ("لالة ميومونة، رمز الصلاح الأنثوي") sur le culte de Lalla Mimouna au Maroc à travers les âges et les lieux, des confins sahariens jusqu’au Rif.[vii]

 

Il ressort, en gros, de l’ensemble de ces investigations que la Mimouna, quoique qu’elle close les fêtes religieuses juives de Pessah chez les communautés juives du Maroc depuis le 18e siècle (selon J. Chetrit) ou même le 16 (selon Y. Bin Nun), était en fait, à l’origine, un rite païen qui célèbre la nature au début du printemps et sollicite ses largesses dans la joie, l’espoir  et l’allégresse et implore la clémence des esprits.

Avec cette dimension, qui était païenne et qui est devenu profane, cette fête traverse aujourd’hui, dans ses nouveaux aspects folkloriques parareligieux ou profanes, les confessions (juive et musulmane), les entités ethnoculturelles (berbère, africaine, arabe, andalouse) et les lieux et localités au Maroc. Partout, dans tous ces lieux, Lalla Mimouna dispose d’un vaste réseau de petits mausolées et lieux de culte (sources, arbres, montagnes, v. M. Jeddi 2016), donnant lieu, à cause de cela, à des formes extraordinaires de syncrétisme interculturel.

 

Le rapport de Mimouna avec le composant subsaharienne du Maroc , aussi bien d’après le nom (Lalla Mimouna vs. Sidi Mimoun) que d’après certaines formes/modes de la musique mystique et de transe qui lui sont associées (la musique/danse de ‘gnawa’), a bien été souligné par Y. Bin Nun. Mais c’est sa forme de célébration ancestrale dans une localité lointaine et isolée du Maroc profond (Ferkal/Alnif/Tingir dans la région de Tinjdad) par des musulmans berbérophones, d’origines subsahariennes paraît-il, qui constitue un élément nouveau.

Le texte d’un reportage de Ali Al-Hassani 2015 décrit une fête religieuse populaire que célèbre, le premier vendredi du mois de mars (calendrier agraire), une population berbérophone de Ferkla/Alnif à l’Est du Maroc, qui est ethniquement à majorité subsaharienne à l’origine.[viii] A cette occasion, les habitants de cette localité montent en procession solennelle au Mont de Lalla Mimouna en chantant des incantations à rythme de tambours à la gloire de Lalla Mimouna. Ils en sollicitent bénédiction. Au sommet de la montagne, ils préparent des galets de pain azyme "non levé" (ceci rappel le matsa מצה de la pâque juive) qu’ils appellent ‘abadir’ en berbère, et égorgent un ovin ou un caprin.

Il y beaucoup plus de détails significatifs dans le texte du reportage, mais il y déjà là beaucoup d’éléments d’un rapport frappant avec la fête de Pessah,[ix] à savoir le calendrier, le Pain Azyme (dit ‘abadir’ en amazigh), l’ancien Sacrifice Pascal (d’où /tafaska/ en amazighe pour "le sacrifice" en général), etc. Voir le détail sur ce dernier point (sacrifice pascal/tafaska) à travers le lien suivant: https://books.openedition.org/cjb/234

 

3-  Le rite agraire de la danse aux gerbes des Beni Gorfète 

 

Je termine par un rite agraire des gerbes, pratiqué à Beni Gorfète (tribu berbère de Sanhaja/Iznagn) et dit "Sid El-hum" (سيد الحوم). Sur le plan de l’investigation, ce rite me semble en est à la phase de matière brute. Ce qui suit n’est donc que des interrogations de départ.

On n’a que des bribes à caractère légendaire sur le judaïsme préislamique des tribus des Jerawa et de Ghomara notamment. Pourtant, les récits des grands patriarches du Judaïsme (David et Bet Sabeh, Joseph et le femme du Pharaon) sont des thématiques classiques dans la littérature marocaine toute langues confondues (arabe marocain, amazigh et judéo-arabe).[x]  

C’est dans ce cadre que semble s’inscrire un rite agraire encore vivant chez les Beni Gorfète de Ghomara (une tribu berbère de Senhaja près d’Asila,  Maroc). Anthropologues et spécialistes sont mieux placés pour y voir clair. Mais en tout cas, voici une vidéo vivante du rite de prosternation des petites gerbes de moisson autour de la grande gerbe chez les Beni Gorfet de Ghomara (région de Jebala au Maroc). Une scénographie à comparer avec les versets cités ci-après du fameux rêve de Joseph. Voici d’abord une vidéo de la danse rituelle des gerbes chez les Beni Gorfète: https://www.youtube.com/watch?v=GdYcchFrh-I

Et puis voici une illustration figurative du rêve de Joseph à propos des petites gerbes de ses frères qui se prosternent en ronde devant sa grande gerbe à lui:

IMAGE

 

La danse rituelle des Beni Gorfète ressemble donc fortement à une réminiscence du fameux rêve agraire de Joseph qui dit:

«Nous étions à lier des gerbes au milieu des champs ; et voici ma gerbe se leva et se tin debout, et vos gerbes l’entourèrent et se prosternèrent devant elle» (Genèse 37:7).

Que serait-il, d'autre part, le rapport de cette célébration onirique de la moisson avec ce qui est écrit dans Lévitique 23, ou le détail de l’agitation rituelle de la gerbe est ordonné? :

 9 L’Eternel parla à Moïse, et dit: 10 Parle aux enfants d'Israël et tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson. 11 Il agitera de côté et d'autre la gerbe devant l'Eternel, afin qu'elle soit agréée: le sacrificateur l'agitera de côté et d'autre, le lendemain du sabbat…

 

4- Conclusion

Ce qui précède n’a abordé, de façon schématique d’ailleurs, que trois spécimens de ce qui relève du mythe, de la légende et du folklore, dimensions qui se prêtent bien au syncrétisme de réinterprétation pour résister aux changements des cadres formels de la pensée. Les travaux ethnographiques de L. Voinot, E. Malka, I. Ben-Ami et autres sont pionniers dans ce domaine. Leur objet d’étude est millénaire, riche et tellement important pour bien comprendre les fondements de la culture du Maroc, qui demeure à revisiter. Les interférences culturelles intercommunautaires marocaines, au niveau d’autres aspects de la pensée, des sciences et des arts, sont aujourd’hui relativement mieux connues et décrites. En plus du domaine des genres poétiques (Malhun), musicaux (Gharnati, Ahwash) et linguistique (linguistique comparée), il faut juste signaler l’innovation du composant judéo-marocain de la pensée/culture marocaine dans deux genres sans précédent au Maroc et dans son environnement: la littérature utopique et la parodie haggadique. Pendant la Deuxième Guerre, le rabbin casablancais, Rabbi Makhlouf Abettan (un patronyme berbère) a rédigé en hébreu son livre "Utopie de Casablanca" (יוטוביה מקזבלנקה éditée par David Guedj 2016) qui témoigne d’une culture et d’une éthique universelle surprenantes. De son côté, Nissim Ben Shimon (נסים בן שמעון) rédigea en judéo-arabe un pamphlet parodiant la Haggadah de Pessah sous le titre de Hagga di Hitlir (הגדה די היטליר "Haggada d’Hitler").[xi]

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Mohamed Elmedlaoui

https://orbinah.blog4ever.com/m-elmedlaoui-publications-academiques

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[i] Voir ici ("La machine de la mémoire sélective fonctionne toujours au Maroc") : https://orbinah.blog4ever.com/la-machine-de-la-memoire-selective-fonctionne-toujours-au-maroc

 

[ii] Pour une étude qui met en exergue la dimension gréco-latine du syncrétisme multidimensionnel qui caractérise ce théâtre-mascarade dans sa version Ba-Cheikh au Nord du Maroc, voir Saïd El Bouzidi 1996 et réf. "De Bakchos à Bachikh: la survivance d’un culte":

https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_1996_num_22_1_2260

[iii] Pour ce procédé d’arabisation morphologique ou par traduction des termes toponymiques et/ou onomastique voir "Deux essais d’étymologie toponymique et onomastique (Chefchaouen et Ghomara)"

https://orbinah.blog4ever.com/en-francais-deux-essais-d-etymologie-toponymique-et-onomastique-chefchaouen-et-ghomara

 

[iv] Pour le nom de Dieu en Berbère, voir:

Elmedlaoui, Mohamed (2006)-d. "Traduire le nom de Dieu dans le Coran : le cas du berbère". Pp. 105-115 in Dymitr Ibriszimow / Rainer Vossen / Harry Stroomer eds. Etudes Berbères III. Le nom, le prénom et autres articles. Berber Studies. Volume 14 (2006). Rüdiger Köppe Verlag. Cöln.

 

[v]  Pour l’article de Yigal. Bin Nun sur Mimouna, voir ici :

https://moreshet-morocco.com/2016/04/07/une-fete-juive-marocaine-pour-apaiser-la-demone-mimouna/

 

[vii]  "لالة ميمونة رمز الصلاح الأنثوي"

https://www.mominoun.com/pdf1/2016-08/ssoufi.pdf

 

[viii]  "جبل لالّا ميمونة ... طقوسُ احتفالية لرحلةِ صعود إلى عالم الأسلاف "

https://www.hespress.com/societe/259013.html

 

[ix]  Sur une version berbère (tachelhiyt) de la Haggadah de Pessah, voir pp 114-120 dans:

المدلاوي، محمد (2012) رفع الحجاب عن مغمور الثقافة والآداب؛ مع صياغة لعروضَي الأمازيغية والمحون. منشورات المعهد الجامعي للبحث العلمي. الرباط.

 

[x]  A titre d’exemple, l’histoire de David et Bethsabée dans une chanson en tachlhiyt "Sidan Dawud". Pour une qasida en judéo-arabe de l’histoire de Joseph et la femme du Pharaon (קצידת יוסף הצדיק "قصيدة يوسف الصدّيق"), écoutez ici: https://www.youtube.com/watch?v=TcogbnL7LLc

Voir une présentation en hébreu ici:

https://moreshet-morocco.com/category/%D7%A7%D7%A6%D7%99%D7%93%D7%AA-%D7%99%D7%95%D7%A1%D7%A3-%D7%94%D7%A6%D7%93%D7%99%D7%A7-%D7%99%D7%97%D7%99%D7%90%D7%9C-%D7%A4%D7%A8%D7%A5/

 



14/01/2020
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