OrBinah

Salon du Livre de Paris

26 mars 2017. Pavillon du Maroc, invité d’honneur.

Espace Kalam: 16h-17h.

"Patrimoine judéo-marocain"

Avec

Serge Berdugo et Mohamed Elmedlaoui

Modératrice : Mina El Mghari

Résumé

Après avoir exprimé son plaisir à participé à ce débat avec le président de l’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain, M. Serge Berdugo, SG du Conseil de la Communauté Israélite du Maroc et Président du Conseil de la Communauté Israélite de Casablanca, a fait un bref exposé sur les différentes manifestations du patrimoine culturel judéo-marocain et sur les différentes actions menées pour sa sauvegarde, dont notamment l’instauration du Musée du Judaïsme Marocain à Casablanca à propos duquel M. Berdugo a rendu un grand hommage à l’œuvre intellectuelle et à l’action de terrain de feu Simon Levy. Il a ensuite donné un bref aperçu, avec des projection en off en arrière plan, des différentes actions menées par les ministères de la culture et des Habous du Royaume du Maroc sous les hautes directives de SM le Roi Mohammed VI, tout en rappelant l’avancée institutionnelle capitale que constitue, dans ce domaine, la consécration par la Constitution marocaine de cette dimension de l’entité et de l’identité de la nation marocaine, riche en composants et irréfragable.

Enchainant avec ce qui précède, Mohamed Elmedlaoui, président de l’AAMJM, a exprimé de son côté son plaisir à participer au panel avec M. S. Berdugo, avec ses différents titres pertinents pour le sujet du débat. En complémentarité avec ce qu’a dit M. Berdugo, M. Elmedlaoui met l’accent sur le volet académique, éducationnel et de société civile pour une véritable appropriation nationale du patrimoine culturel matériel et immatériel judéo-marocain. La nécessité d’en faire une responsabilité nationale, suite à sa consécration institutionnelle dans la Constitution. Il y a trois pistes d’action pour cela selon lui, à savoir:

(i) la piste académique, pour la mise à jour des différentes facettes encore cachées de ce patrimoine dans les domaines de la littérature, de l’hagiographie, des sciences, de la philosophie, de la mystique, des arts, du folklore et légendes, de la tradition orale, du costume de l’art culinaire et autres, en promouvant notamment l’enseignement de la langue hébraïque à l’université en tant qu’instrument-clef pour tout cela. Dans ce sens, trois génération d’enseignants-chercheurs hébraïsants se sont succédées depuis l’Indépendance,  même si en nombre très réduit, et ont produit du savoir dans le domaine. Mais paradoxalement, la langue hébraïque n’est plus mentionné dans les curricula universitaires suite à la dernière  réforme au moment même où la Constitution consacre "l’Affluent hébraïque" comme composant de l’identité de la nation marocaine, un point que souligne le mémorandum qu’ont adressé les enseignants de cette langue à l’université au moi de novembre 2015 à la commission chargée de préparer le projet de la loi organique portant création du Conseil National des Langues et de la Culture Marocaine;

(ii) la vulgarisation périodique d’un pan du produit de l’investigation académique dans le domaine, pour l’intégrer aux curricula éducationnels appropriés, en tant que composant de l’histoire et de l’éducation citoyenne générale (Appel de feu Simon Lévy en 2005 : ICI);

(iii) l’implication de la société civile pour une réappropriation nationale consciente de ce patrimoine et pour sa promotion académique, éducationnelle et d’évènementiel.

C’est dans le cadre de ce dernier volet, le volet (iii) que s’inscrit la constitution en 2013 de l’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain (voir ICI), dont le bureau  actuel est constitué, à parité, de Juifs et Musulmans marocains.

Mohamed Elmedlaoui

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