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(EN FRANCAIS) Arts plastiques et types de culture

L’enjeu des arts plastiques

Représentation du corps dans les cultures sémitiques postérieures à la Révélation

 

 

1-Ttexte académique intégral

https://static.blog4ever.com/2006/04/162080/Les-arts-plastique-dans-la-tradition-s--mitique.pdf

 

 

 

2- Résumé grand-public

L’enjeu des arts plastiques; ce n’est pas une simple question d’esthétique

 

 

 

Aperçu préliminaire

 

L’idolâtrie a la peau dure. Elle se régénère de ses cendres sous forme de monolatrie, avec toutes les répercussions de celle-ci sur les plans du politique et de l’éthique. Pour la combattre dans la tête des hommes, Abraham s’en est pris à une catégorie de l’œuvre des mains des hommes en Mésopotamie du temps de Nimroud, selon les Ecritures (v. Ici). Pioche à la main, il détruisit un échantillon de statues en commençant par les statuettes que façonnait son père avec goût et passion pour les vendre à tous ceux qui ont besoin de fétiches protecteurs. Plusieurs générations par la suite, Moïse institutionnalise la tradition de son ancêtre en transmettant le Commandement : «Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre» (Exode 20 :4). Un Moyen Age pointa alors au Levant et devient intemporel.

 

C’est enfin en Occident gréco-latin que l’essence de l’idée d’Abraham a trouvé son chemin vers la tête de l’Homme pour la ‘désidolâter’. Au Levant, le Moyen Age renait depuis, à chaque fois de ses cendres. Aujourd'hui, la pioche a cédé la place au marteau-piquant, à la dynamite et à l'artillerie lourde. De la destruction des statues millénaires de Bouddha  à Bânyân en Afghanistan en 2001 (v. Ici), à la destruction des mausolées de Tombouctou (2012 ; v. Ici) et à l’attaque récente du Musée du Bardo à Tunis (2015), en passant par la destruction du site de Nimrud la même année (v.Ici) et par tous les autres épisodes oubliés, l’auto-régénération de l’esprit monolatre dans les désert du Levant et de ses extensions, continue à perpétuer un Moyen Age circulaire et intemporel. Une chasse - à la Sisyphe - aux idoles visuelles, à la gloire d’une divinité ethnico-identitaire, jalouse - dans les esprits - des vielles idoles primitives en pierre, en poterie, en cire ou en pâte de dattes.

Bref, l’art est un tout irréfragable. Rien de surprenant alors à voir que ça soit le même type de culture qui part en guerre contre l’activité plastique et le patrimoine plastique millénaire de l’humanité, qui organise en même temps des séances cérémonielles de destruction d’instruments de musique (des ûds, des derboukas) en invoquant la grandeur de l’Eternel (voir Ici)

 

 

I. De l’art en général

 

Parlant de l’art en général, Hegel souligne que «l’art est essentiellement art plastique» (La raison dans l’histoire). Pour lui, l’attitude d’une culture vis-à-vis des arts plastiques dépasse de loin, dans ses significations, le propre domaine de l’art lui-même et en soi en tant que valeur esthétique. Cette attitude tire ses racines des fondements anthropo-culturels d’une société et se répercute par conséquent sur tous les plans de l’esprit et de l’intellect: type de conscience individuelle et collective, des concepts d’éducation, d’instruction, de liberté de politique et d’Etat. Ces fondements s’articulent autour de la portée de toute SEPARATION du sacré et du profane, du pur et de l’impure, du transcendant et de l’immanent, et se transmettent à travers la codification des modes sémiologiques de perception et d’expression, des modes de conception et d’imagination et des modes de l’acquisition d’idées et du savoir, ainsi que des modes de condition existentielle en général (collectivisme clanique ou communautariste de toute sorte vs. individualisation citoyenne institutionnelle). Ils déterminant ainsi le reste des aspects du mode général de la condition de l’Homme. Que le format de fond de toute codification de l’attitude vis-à-vis des arts plastiques s’appelle religion, philosophie ou simple us et coutumes, cela ne change rien dans la nature des répercussions de cette attitude sur la condition de l’homme.

L’examen de toute attitude vis-à-vis des arts en général et des arts plastiques en particulier ne peut donc pas être fait d’une façon significative sans déborder dans l’examen de ses corrélats sur d’autres plans des faits anthropologiques, tels qu’oralité vs. scripturalité, collectivisme contraignant vs. liberté individuelle, autoritarisme vs émancipation, etc.

 

II. Figuration plastique, individu et liberté.

 

En parlant de deux modes dont l’Esprit universel peut être conçu selon lui, Hegel  catégorise les cultures du monde méditerranéen en (i) une culture d’imagination libre dans le monde grec et le monde latino-chrétien dans une certaine mesure, et (ii) une culture de l’entendement abstrait ailleurs. Puisque, selon lui, l’homme de la raison se soustrait à la transcendance et cesse de se désintéresser du monde, et que cette soustraction permet la réconciliation de la conscience avec elle-même et ouvre la voie de la liberté véritable, i.e. l’action dans le monde, Hegel explique en substance que :

 «Dans la mesure où l’art travaille les matières en vue des besoins, et dans la mesure où il aspire à produire de belles œuvres, (…), là où l’Esprit est conçu comme opposé à l’Homme), il n’y a pas de place pour les arts plastiques. Ce qui est tenu pour le Vrai [dans ce dernier cas] ne supporte pas la FIGURATION. L’imagination n’est pas ici l’organe pour saisir ce que l’esprit tient pour la vraie valeur. Or l’art est essentiellement art plastique; il ne peut exister que là où l’imagination, la figuration sont considérées comme l’organe suprême».

 

Le texte de Hegel mets ainsi le doit sur le rapport étroit entre l’art plastique en général et la FIGURATION en particulier d’une part, et l’imagination et la liberté d’autre part qui sont les deux dimensions de base de l’éclosion de l’individu en tant qu’entité à libre conscience dans le cadre de la société.

 

III. Deux mondes culturels

 

Qu’est ce qui a donc fait qu’il y ait tant de clivage en attitude dans les cultures de la civilisation méditerranéenne au sens historique large (de la Peres à l’Atlantique) entre le monde chrétien de l’espace dit Occident d’une part, et le deux mondes juif et musulman de l’espace dit Orient d’autre part, vis-à-vis des arts plastiques?

Depuis les temps reculés, la REPRESENTATION visuelle, comme mode intellectuel, a été la manifestation par excellence de l’Art. Son aspect plastique, depuis le stade des représentations rupestres, est commun à toutes les cultures (de Talsint à Tassili, au Sinaï et ailleurs). Pour l’espace dit aujourd’hui ‘Occident’, le mode intellectuel de REPRESENTATION comme manifestation de l’Art avec toutes ses valeurs idéologiques successives à travers l’histoire (de la valeur religieuse à celle de l’art pour l’art) a connu une continuité hist



19/05/2014
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