(Arabe et Français). Jeunesse et encadrement politique au Maroc et en diaspora (enseignement des législatives françaises-2017)
Qui est derrière l’effilochement des instances de médiation politique au Maroc?
Une question en marge des événements de Hoceima 2017
(Une version allégée, publiée également sur Quid.ma, ICI)
Du fond de leur crise sociopolitique aigue, les marocains n’ont pas manqué de réagir avec fierté à la nouvelle percée de la jeunesse d’origine marocaine dans les dernières législatives française de l’ère Macron, après celles des ères des républicains et des socialistes respectivement. Après le quatuor féminin (Dati, Belkacem, El-Khomru, Azoulay) aux plus hauts rangs de l’exécutif français, du temps de Sarkozy et de Holland respectivement, huit jeunes députés d’origine marocaine (4 hommes et 4 femmes de la 2ième génération d’immigrants) ont brillé dans le nouveau paysage de refonte politique en France. Rien que les résonances des patronymes de cette octave de jeunes cadres en dit beaucoup sur les critères d’une réussite en politique; on entend Lakrafi, Elhayri, Moutchou, Lazaar, El-Guerrab, Mahjoubi, Laqhila, Laabid. voir ICI.
L’euphorie-exutoire rassurante passée, une grande question, qui couvait, refait surface dramatiquement en ces temps où les marocains se demandent comment s’est-il fait qu’ils n’aient plus de module politique capable d’encadrer les citoyens et de servir par là d’intermédiaire entre la masse et l’Etat en tant de crise. L’épiphénomène concret le plus marquant de cette absence est la tournure de rejet catégorique et absolu de toute la classe politique en bloc, toutes couleurs confondues, qu’ont prise les événements de Hoceima dans le Rif. Le fond de ladite grande question est le suivant:
La population marocaine globale est de 35.300.000 à peu près, dont environ un dixième en diaspora à l’étranger. Une toute petite minorité de ce dixième a pu accéder en diaspora au droit de vote aux régionales et aux législatives dans les pays d’accueil. Et pourtant, à travers le monde, et en France notamment, cette infime minorité a donné naissance et a fait émerger des dizaines de jeune cadres de haut talent en matière de politique, de communication et de gestion, qui ont vite accédé aux plus hautes fonctions de l’Etat aux législative et à l’exécutif dans les pays d’accueil.
Pourquoi donc, les neuf dixièmes de la population marocaine ne fait pas émerger, par échéance électorale législative (voie vers l’exécutif), ne serait-ce que l’équivalent de ce que fait émerger l’infime minorité qui a droit de vote parmi la diaspora marocaine dans le monde, en terme de nombre de jeune talents actifs et visibles en politique et en gestion des affaires publiques?
Les récents exemples de la France, où de tels jeunes talents sont vite repérés, intégrés aux instances dirigeantes des partis et mis enfin en avant dans les listes électorales dans les rangs des républicains, des socialistes et/ou du nouveaux paysage du REM (République En Marche), montrent bien qu’il n’est pas du tout sérieux de parler d’un SYSTEME ou d’un ESTABLISHMENT monolithique du "monde de la finance et des multinationales" qui mènerait le jeu par-dessus des formations politiques "de façade", à savoir l’équivalent de nos entités "makhzen", "hautes sphères du pouvoir", "forces occultes" ou "monstres et crocodiles" que véhicule le discours politique marocains pour "expliquer" toutes les tares de la politique au Maroc.
Dans les systèmes politiques qui font émerger de tels talents, tout d’abord et avant tout dans les rangs des instances des partis politiques, sur la base du seul critère de méritocratie, c’est à ces partis politiques, et à aucune autre entité réelle ou chimérique, que revient la responsabilité du manque, ou le mérite de la réussite de la tâche d’encadrer la société et mobiliser les générations renouvelées pour participer aux affaires de la Cité.
Autrement dit, à supposer par analyse-fiction que ces jeunes compétences, toutes faites et toutes formées, seraient rentrées au Maroc, dont beaucoup, si ce n’est tous, gardent la nationalité; auraient-elles été accueillies par les instances dirigeantes des partis politiques, qui leurs auraient consacré les places méritées dans leurs listes électorales au lieu de toujours faire des jeunes figures de simples agréments enjoliveurs de têtes listes pour les permanents et/ou clients du parti?
Enfin, et pour conclure, malgré toutes les tares du système de l’enseignement, qui ne font que s’alourdir et s’aggraver, on assiste chaque année à des kermesses médiatiques sur la brillance de jeunes bacheliers (de plus en plus au féminin) avec des noms de famille sans résonance particulière, qui décrochent leur bac avec 19/20 et plus. On n’en entend plus par la suite. Il arrive certes qu’on procède collatéralement à des liftings - quota oblige ces derniers temps - des flancs d’instances dirigeantes des partis et de leurs listes électorales; mais c’est avec d’autres labels bien ancrés dans la tradition sociopolitique qu’on le fait. Trois cas de figure de ces labels se présentent:
(i) des ‘talents’ familiaux et/ou matrimoniaux déclarés comme tels;
(ii) de jeunes loups issus de la masse, frondeurs dans leurs discours, mais qui restent fidèles à ‘la voix de son maître’, lui servant ainsi de voix de surenchère politique. Et le paysage politique est plombé; et
(iii) de jeunes éléments qui ont réussi par différents moyens à s'imposer comme sources de financement des campagnes électorales et qui passent d'une cooptation partisane à l'autre.
Voici deux exemples représentatifs et significatifs du type de jeunes quadras de la troisième catégorie par lesquels la classe politique marocaine cherche à se une jeunesse:
(a) Le parlementaire Zin El-Abidin Haouass, héro du pactole de (17+3) milliards du patelin de Hedd Soualem (voir ICI) et
(b) Le parlementaire Said Shaou de Hoceima, qui a défrayé la chronique récemment à la suite de la demande formulé auprès de la Hollande par le Maroc de son extradition conformément au mandat d’arrêt lancé en son encontre depuis 2010 pour affaire de drogue et qui a fini par se déclarer héro du mouvement protestataire en cours à Hoceima, qu’il inscrit lui dans le cadre d’un ‘Hirak’ à la ‘Printemps Arabe’ (voici son discours à la population du Rif depuis "l’exil" ICI).
Mohamed Elmedlaoui
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Version abrégée en arabe
النبـــــتة والتربـــــة ما بين الفلاحة والسياسية
تفاعلت المواقع الاجتماعية وحتى الصحافة التقليدية المغربية بــــــــزهــــــو وارتياح كبيرين مع تألق نبوغ الكفاءات السياسية الشــــــــبابيــــــة من أصول مغربية في فرنسا في العشرية الأخيرة.
فبعد الرباعي النسوي (داتي، بلقاسم، الخمري أزولاي) في حكومتي الجمهوريين والاشتراكيين، هاهو ثُماني آخر من نجوم كفاءات شبابية جديدة تقتحم المؤسسة التشريعية (محجوبي، الكراب، القرافي، القحيلة، الخياري، العابد، الأزعر، موتاتشو (انظر هـــــنــــا).
الســـــــــــــــؤال-1:
بعد لحظة الزهو والارتياح، يفرض السؤال الآتي نفسه:
إذا كان حوالي 3 ملايين مغربي في الشتات قد أنجب عدة عشرات من الكفاءات السياسية الشبابية العالية في جيله الثاني عبر العالم (أوروبا الغربية وكندا على الأخص)، فما الذي يجعل 30 مليونا في عين المكان بالمغرب لا تنجب إطارا واحدا من ذلك القبيل، كفاءةً قطاعيةً، وسياسيةَ، وقدرةَ على التواصل؟
إن مجرد جَـــــرْس هذه الأسماء العائلية المغربية الثمانية الأخيرة في حد ذاته لذو دلالات جوهرية خاصة. تلك الأسماء ظهرت ووصلت في عز الشباب إلى حيث هي الآن بآلية معروفة موصوفة: كانت الأحزاب السياسية من اليمين إلى اليسار في فرنسا هي أول من فتح لها الباب للتكوين والترقي في المسؤولية السياسية من خلال مجالس الهيئات التنظيمية الحزبية بناء على الكفاءات وليس على أي اعتبار آخر من الاعتبارات الممكنة المعتمدة في أماكن أخرى، تلك الكفاءات هي التي تبوؤ تلك الأطر المنزلة المناسبة في لوائحها الانتخابية للإحزاب. فتلك الكفاءات قد قطعت المشوار السياسي التنظيمي (يميني أو يساري) بالسرعة التي تحددها كفاءات الفرد، وليس لقبُه أو انتماءاته العائلية أو النسَبية أو العشائرية أو الجهوية أو الإثنية/الثقافية، ولا علاقتُه الزبونية/البطانية بزعيم من الزعماء أو بكتلة من القياديين الدائمين.
فتلك النماذج لم تصل إذن إلى دوائر التنفيذ والتشريع بمقتضى قـــــــــوى خــــفيّـــــــــة من قبيل "السيستيم البنكي المالي"، أو "الإسطابليشمانت الرأسمالي للشركات المتعددة الجنسيات"، أو "المخزن"، أو "الدولة العميقة"، أو "المربع الفلاني"، أو غير ذلك من "التماسيح والعفاريت" والوافدين الجدد أو القدامي.
ولعل هذه الإشارات البلاغية الأخيرة كافية للإجابة عن السؤال أعلاه حول السبب في عدم تمكّن 300 مليون في التربة المغربية في العشرية الأخيرة على إنجاب حتى عشُر الكفاءات التي تنجبها 3 ملايين في تُـرَب أخرى من العالم.
وبعبارة أخرى، يمكن صياغة السـؤال المحوري السابق على الشكل الآتي:
الســــــــــــــــــــــــؤال-2
لو افترضنا أن تلك النماذج المتألقة من الشباب قد عادوا، بعد تكوينهم وجاهزية أهليتهم، إلى بلدهم الأصلي الذي هو المغرب، هل كان بالإمكان أن تسمح الآلية الحزبية التنظيمية المشار إلى بعض ملامحها بأن يتمكن المغرب من الاستفادة كفاءاتهم وهم جاهزون؟
راجع نسبة النواب الفرنسيين الذين يدخلون إلى مجلس النواب لأول مرة، مقيسة إلى نسبة من سبق لهم ذلك؛ وافعل نفس الشيء بالنسبة لأعضاء الحكومة الفرنسية الجديدة؛ ثم قارن بما حواليك في الجغرافيا والتاريخ.
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... ثم يستمر الجدل الكلامي بين المعتزلة والأشاعرة في باب "القضاء والقدَر" لمعرفة مـــــــــــــن المـــــــــــــســـــــــؤول عن اختفاء هيئات الوساطة بين جهاز الدولة من حيث هي سلطة وبين المجتمع وفي مقدمته أجيال الشباب.
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